Sitting devant la Préfecture d’Angers, le 15/12/2008 |
La mobilisation lycéenne, et plus largement le mouvement social de défense de l’école qui monte en puissance depuis plusieurs semaines, ont obligé le ministère de la marchandisation de l’éducation nationale à un premier recul.
Dimanche 14 décembre, Darcos pérorait encore dans le Journal du Dimanche et délivrait en exclusivité à ce journal quasi-officieux le contenu de sa réforme de la classe de seconde. Le lendemain, il annonce pourtant que cette réforme prévue pour entrer en application dès septembre 2009, est repoussée d’un an...
C’est bien la rue qui vient de faire reculer un pouvoir arrogant qui proclamait, par la bouche de Sarkozy ou de Darcos lui même, la fin des grèves et des manifestations dans ce pays.
Cependant, ce gouvernement est tellement sujet aux manœuvres et aux faux reculs que la prudence s’impose. Les organisations lycéennes maintiennent leur appel à la mobilisation, qui se traduira à Angers par un rassemblement place Imbach, mercredi 17 décembre à 15h.
En Anjou, plusieurs lycées sont bloqués (David d’Angers et Jean Moulin à Angers ou Duplessis à Saumur). Un collectif lycéen s’est créé sur Angers et regroupe des élèves de Joachim du Bellay, de David, de Renoir, du Fresnes et de Chevrollier. A Joachim, une occupation des locaux a été votée à la suite d’une AG vendredi 12 décembre, avec 75% des voix. Elle a pris effet le lundi suivant et doit durer jusqu’aux vacances. A la différence du blocus, l’occupation consiste à être à l’intérieur : des débats, AG, réunions tenues par des profs et des élèves sont programmées. Ce mouvement est soutenu par la majorité des professeurs. Une "nuit des lycées" permettra l’occupation du lycée en soirée, le lundi soir.
Mardi 9 décembre, les professeurs de ce lycée ont par ailleurs tenu une réunion d’information sur la réforme à l’attention des parents d’élèves. Un succès puisqu’elle a rassemblé environ une centaine de familles.
Lycéens, enseignants et parents viennent de montrer que l’on peut infliger des défaites à ce gouvernement et l’obliger à renoncer même momentanément.
C’est un formidable encouragement pour tous et celles qui veulent défendre l’école menacée par les destructions de postes et les réformes du pouvoir de la maternelle à l’université.
C’est bien le moment d’un « tous ensemble » pour faire céder globalement le gouvernement sur ce terrain. Sans se substituer aux mouvements de grèves, aux occupations d’écoles et d’établissements, à l’auto-organisation des parents d’élèves qui se multiplient, à toutes les initiatives sur le terrain, une manifestation nationale de toute la gauche pour défendre le service public d’éducation est de la responsabilité de toutes les forces de la gauche sociale et politique.