Partis de la place Imbach en début d’après-midi, plusieurs centaines d’angevins de tous âges ont manifesté pour protester contre la politique du Préfet à l’égard des demandeurs d’asile du Darfour réfugiés à Angers. Arrivés devant la préfecture, des tentes ont symboliquement été dressées devant les grilles.
L’indignation des manifestants, venus d’horizons politiques très divers, était palpable. En effet, le préfet, en fidèle serviteur du ministre Hortefeux, n’applique pas la convention de Genève signée par l’Etat français qui lui impose de loger les demandeurs d’asile et de subvenir à leurs besoins. Ensuite, par l’intermédiaire de sa directrice de cabinet, il se répand auprès de la presse en demi-vérités qui sont autant de demi-mensonges et d’insinuations calomnieuses. C’est ainsi que cette directrice s’est autorisée à évoquer sans preuve des "filières organisées" de passeurs, sous-entendant que les réfugiés du Darfour seraient une nouvelle espèce de clandestins, ou encore qu’elle a mis en avant que seulement deux demandeurs d’asile avaient leurs récépissés, alors que ce sont les services de la Préfecture qui font trainer les procédures de délivrance de ces récépissés. Enfin et surtout, l’intervention de la police, expulsant brutalement les demandeurs d’asile du refuge des Ponts de Cé que leur avait trouvé le collectif de soutien aux demandeurs d’asile a fini de scandaliser la population angevine. Non seulement la Préfecture ne fournissait pas le gîte aux réfugiés alors qu’elle en avait le devoir, mais en plus elle les rejetait à la rue en plein mois de novembre !
La manifestation a montré que la solidarité ne faiblit pas, bien au contraire. Selon certaines sources, la Préfecture aurait l’intention de transférer les réfugiés en Seine Maritime au prétexte que des logements seraient là-bas disponibles mais plus probablement afin de les couper du mouvement de solidarité angevin. Quoi qu’il en soit, il y a un moyen très simple et légal pour la Préfecture de loger en Anjou les réfugiés du Darfour : la réquisition des logements vides, comme par exemple ceux de l’ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé. Il faut le lui imposer !