Il faut bien dire en effet que la campagne de Ségolène Royal n’a pas brillé par son caractère social. Bien plus, après avoir repris la thématique pa-triotarde de Sarkozy peu avant le premier tour des présidentielles, la candidate a cru bon de lancer dans l’entre-deux tours des appels du pied en direction d’un centre aussi introuvable qu’hétéroclite, tandis que Sarkozy multipliait d’efficaces mises en scène populistes. Dans ces conditions, rien de bien étonnant non plus dans les ralliements à Sarkozy des Kouchner et autres transfuges du PS : déjà convertis au libéralisme, ils sont seulement allés un peu plus à droite que ne le souhaitent actuellement les dirigeants du PS. Notons au passage que dans ce domaine de la confusion - ou de la clarification -, l’exemple vient d’Allemagne, où règne la « grande coalition droite-gauche » (CDU-SPD) depuis les élections de l’automne 2005, mais aussi d’Italie, où les « Démocrates de Gauche » (ancienne majorité du puissant Parti communiste italien, affiliés depuis 15 ans à l’Internationale socialiste) viennent de fu-sionner avec une partie de l’ancienne Démocratie-Chrétienne...
La nouveauté de l’élection présidentielle vient du fait qu’à cette occasion, avec 4,08 %, la LCR, en la personne de son candidat Olivier Besancenot, est apparue comme la seconde force politique à gauche, loin derrière le PS certes, mais pour la première fois devant tous les autres courants, PCF, Verts, les Altermondialistes réunis derrière José Bové, Lutte Ouvrière. Pour les trois premiers d’entre eux, la raison en est simple : nous avions pour notre part décidé de prioriser les revendica-tions sociales tout en nous démarquant le plus net-tement possible du social-libéralisme de la direc-tion du PS, sans pour autant mettre de trait d’égalité entre la droite et la gauche. Ainsi, Olivier Besancenot a presque maintenu son score de 2002, et même progressé de 300 000 voix.
Certes, aux élections législatives, nous sommes repassés globalement derrière le PCF et les Verts, mais le PS avait laissé à ces derniers plusieurs circonscriptions « gagnables ». Quant au PCF, s’il vit encore sur quelques « bastions historiques » du mouvement socialiste, ailleurs, et pas seulement en Maine-et-Loire, ses candidats font en général de moins bons scores que les nôtres (voir plus bas nos résultats sur le département). Cette situation nous donne une responsabilité particulière, celle de participer à la construction d’une grande force anticapitaliste, nettement délimitée par rap-port au Parti socialiste.
En ce qui concerne ces législatives, comme prévu (merci à Jospin et à l’inversion du calendrier des deux élections !), elles ont confirmé le résultat de la présidentielle, mais - malgré une abstention énorme dans les quartiers populaires - avec un sursaut de la gauche au second tour : finalement, non seulement il n’y a heureusement pas eu de « vague bleue » à l’Assemblée nationale, mais la gauche traditionnelle a même repris des sièges à l’UMP par rapport à 2002, Juppé et quelques autres ont mordu la poussière, et la droite sera sans doute un peu moins arrogante... Cela dit, l’expérience des luttes de ces dernières années nous montre qu’il ne faut pas compter sur cette gauche parlementaire pour faire barrage aux projets de Sarkozy, l’avocat des grands patrons et du MEDEF. En effet, bien des projets libéraux ont été ou sont acceptés par les dirigeants du PS (leurs députés européens viennent de voter avec la droite la libéralisation totale du courrier postal en 2011 et Ségolène Royal s’est déclarée globalement d’accord avec la loi sur la soi-disant « autonomie » des universités). Ils ont même déjà commencé à s’entre-déchirer sur... les prochaines présidentielles de 2012 !
La véritable opposition, ce sera notre mobilisation, dans les luttes et dans la rue. Sarkozy et Fillon ne méritent aucun état de grâce !
Formations présentes sur les 7 circonscriptions :
1 - UMP : 47,79% = 157532 voix, soit 109,02% des voix obtenues le 22 avril par N. Sarkozy ;
2 - PS/MRG : 23,88% = 78718 voix, soit 72,59% des voix obtenues le 22 avril par S. Royal ;
3 - Modem : 11,57% = 38133 voix, soit 35,23% des voix obtenues le 22 avril par F. Bayrou ;
4 - Verts : 3,90% = 12845 voix, soit 148,17% des voix obtenues le 22 avril par D. Voynet ;
5 - LCR : 2,58% = 8498 voix, soit 43,10% des voix obtenues le 17 avril par O. Besancenot ; avec une moyenne de 1214 voix par candidat, c’est un résultat légèrement supérieur au résultat moyen des 511 candidats de la LCR [2,37% et 1087 voix par candidat] ;
6 - FN : 2,32% = 7649 voix, soit 23,04% des voix obtenues le 22 avril par Le Pen ;
7 - MPF : 1,85% = 6097 voix, soit 29,90% des voix obtenues le 22 avril par Villiers ;
8 - PCF : 1,50% = 4945 voix, soit 101,06% des voix obtenues le 22 avril par M.-G. Buffet ;
9 - LO : 1,38% = 4547 voix, soit 70,72% des voix obtenues le 22 avril par A. Laguiller.
1e circonscription (Angers nord)
1 - UMP R. Bachelot en ballottage 22717 voix / 46,87%
2 - PS 12681 voix / 26,16%
5 - LCR 1204 voix / 2,48%, soit 44% des 2764 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,04%] mais une progression du score de 52 % par rapport à celui de la candidature Alternatifs/LCR aux législatives de 2002
7 - PC 875 voix / 1,81%
11- LO 503 voix / 1,04%
2e circonscription (Angers sud)
1 - UMP 21375 voix / 41,39%
2 - PS 16228 voix / 31,42%
5 - LCR 1407 voix / 2,72%, soit 43% des 3301 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,47%] mais une progression du score de 49 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
7 - PC 949 voix/1,84%
11- LO 582 voix / 1,13%
3e circonscription (Saumurois nord)
1 - UMP 20843 voix / 52,47%
2 - MRG 8794 voix / 22,14%
5 - LCR 1197 voix / 3,01%, soit 42% des 2849 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,96%] mais une progression du score de 27 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
7 - PC 833 voix / 2,1%
8 - LO 629 voix / 1,58%
4e circonscription (Saumurois sud)
1 - UMP 23009 voix / 52,54%
2 - PS 8791 voix / 24,07%
6 - LCR 1130 voix / 2,58%, soit 45% des 2528 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,12%] mais une progression du score de 46 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
8 - LO 659 voix / 1,5%
10- PC 447 voix /1,02%
5e circonscription (Choletais)
1 - UMP 20685 voix / 46,32%
2 - PS 9222 voix / 20,65%
5 - LCR 846 voix / 1,89%, soit 35% des 2446 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [3,82%] mais une progression du score de 20 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
6 - Comité Bové 833 voix / 1,87%
9 - LO 722 voix / 1,62%
12- PC 476 voix / 1,07%
6e circonscription (Angers-Mauges)
1 - UMP 25177 voix / 44,69%
2 - PS 12348 voix / 21,92%
5 - LCR 1410 voix / 2,50%, soit 44% des 3211 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,09%] mais une progression du score de 33 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
8 - LO 805 voix / 1,43%
10- PC 591 voix / 1,05%
7e circonscription (Angers-Segré)
1 - UMP 23276 voix / 51,7%
2 - PS 10654 voix / 23,66%
5 - LCR 1304 voix / 2,90%, soit 50% des 2618 voix obtenues en avril par Olivier Besancenot [4,17%] mais une progression du score de 97 % par rapport à celui de la candidature LCR aux législatives de 2002
8 - PC 774 voix / 1,72%
9 - LO 647 voix / 1,44%