La LCR 49 a bien sûr, aux côtés des autres organisations de gauche, participé à cette manifestation de soutien aux sans-papiers qui s’inscrivait dans un appel national du réseau RESF, du Collectif Unis Contre une Immigration Jetable (UCIJ) et des Collectifs de Sans-Papiers. La traque de la famille Popov, aujourd’hui contrainte de passer à la clandestinité (la vie des parents est menacée en cas d’expulsion vers le Kazakhstan), est encore dans toutes les mémoires angevines et chaque jour apporte son lot de jeunes et de parents sans-papiers traqués par la police pour être expulsés. L’objectif du gouvernement est “faire du chiffre” pour atteindre les 25 000 expulsions en 2007. Et quand les préfets ne remplissent pas leurs quotas, ils sont convoqués par le ministre des expulsions, B. Hortefeux (ce fut le cas récemment du Préfet du Maine-et-Loire, dont on ne peut pourtant pas dire qu’il n’est pas à l’écoute de ses maîtres). Après les inspecteurs du travail, ce sont maintenant les employés de l’ANPE que le ministère de l’immigration veut s’annexer, en voulant les obliger à transmettre aux préfectures les titres de séjour des immigrés, avec à la clef le chantage au versement des allocations. De plus, pour « délit de solidarité », les procès se multiplient à l’égard de militants - comme Florimond Guimard le 22 octobre -, d’élus - comme François Auguste du conseil régional Ile-de-France - ou de syndicalistes. Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique anti-immigrée qui donne des gages au Front national, soutenir les militants qui passent en procès, dresser une muraille de solidarité vis-à-vis des sans-papiers pourchassés.
Retrait de la loi Hortefeux !
Le but de l’initiative de samedi était aussi, évidemment, de dénoncer la loi Hortefeux. Cette énième loi anti-immigrée accumule de nouveaux obstacles au regroupement familial et sors encore un peu plus la législation du cadre démocratique. Le refus du gouvernement de retirer, de sa loi sur l’asile et l’immigration l’amendement Mariani sur les tests ADN, en dépit du tollé qu’il soulève jusque dans les rangs de la majorité UMP, est symptomatique. Car même s’il renonçait à cette disposition, le texte de Hortefeux demeurerait tout aussi scélérat dans sa stigmatisation de l’étranger, dans ses relents xénophobes destinés à satisfaire l’électorat d’extrême droite, dans sa volonté d’adapter la main-d’œuvre aux stricts besoins du patronat, en contribuant du même coup au démantèlement du code du travail (avec ses régularisations articulées à des contrats précaires). Mais chacun sent bien que si l’amendement Mariani prend désormais une telle importance, avec l’engagement répété de F. Fillon en sa faveur, c’est dans la mesure où il pousse jusqu’au bout la cohérence d’une politique. Derrière les tests ADN, c’est la logique du fichage ethnique, d’une conception de l’identité fondée sur la filiation du sang, d’une vision sécuritaire qui bafoue les principes les plus élémentaires d’égalité et de solidarité qui s’affirme. C’est, en ce sens, une rupture fondamentale avec l’héritage de tous les combats passés pour le droit et la justice, de la Révolution française et même des Lumières qui se dessine. A cet égard, il faut prendre au sérieux Denis Kessler, l’ancien numéro deux du Medef, lorsqu’il proclame qu’il ne faut rien laisser subsister des conquêtes sociales et démocratiques de la Libération...
Il en va de la loi Hortefeux comme de l’ensemble du sarkozysme. Elle n’est pas dissociable des attaques lancées contre les retraites, la santé, le droit du travail ou le pouvoir d’achat. C’est son retrait total qu’il convient d’exiger. La journée de mobilisation du 20 octobre en a offert une occasion. Il faut maintenant amplifier la mobilisation.