Le 19 janvier était une journée européenne de mobilisation contre les centres de rétention et contre la directive européenne de la honte. Une manifestation angevine est partie à 15h de la bourse du travail d’Angers, place Imbach, à l’appel du CSSP 49. Environ 200 militant(e)s y ont participé. A Paris, ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont manifesté entre la Porte dorée (Cité de l’immigration), et le centre de rétention de Vincennes. Olivier Besancenot était présent.
Solidarité !
La directive, soumise à l’examen du Parlement européen, prévoit notamment que la rétention administrative pourra durer jusqu’à dix-huit mois ! Comme d’habitude, l’Europe libérale nivelle les droits par le bas : dix-huit mois, c’est la durée maximum d’enfermement des sans-papiers à Chypre. En France, la rétention de 32 jours maximum s’apparente déjà à une peine de prison. La directive préconise, en outre, contre tout étranger expulsé d’un pays d’Europe, une interdiction du territoire de tout État de l’Union pendant cinq ans ! Pour faciliter ce genre de bannissement, il faut un traçage des immigrés. C’est dans ce but que le fichier informatisé - appelé « Eloi », comme éloignement - a été institué par un décret du 26 décembre 2007, cadeau de Noël d’Hortefeux.
En France, la mobilisation du 19 janvier revêt un sens particulier, à quelques mois de la présidence française de l’Union européenne, alors que Sarkozy se fixe l’objectif d’interdire aux autres gouvernements toute régularisation massive. Elle prend aussi une dimension politique nationale, alors que Fillon réaffirme, pour 2008, l’objectif criminel des 25 000 expulsions annuelles, annonce faite à Marseille par un Premier ministre venu soutenir Jean-Claude Gaudin pour les municipales. Aucun rapport, bien sûr avec une vulgaire tentative de séduction des électeurs du Front national...
Enfin, cette mobilisation vient après les révoltes des centres de Vincennes et du Mesnil-Amelot. Devant plusieurs centres de rétention, les manifestants hurleront leur colère contre l’enfermement des sans-papiers, et ils adresseront leur sympathie aux retenus. « Que le privilège de vivre dans un pays riche soit réservé à ceux qui y sont nés ou dont les parents ont les bons papiers semblera un jour tout aussi absurde que les privilèges de la noblesse de l’Ancien Régime », déclare le Réseau éducation sans-frontières (RESF). Derrière le refus de l’enfermement des étrangers et de l’Europe forteresse, grandit la conscience que l’avenir est dans la liberté de circulation et d’installation.
Régularisations de tous les sans-papiers ! Liberté de circulation et d’installation !
Réunions du collectif de soutien aux sans-papiers (CSSP 49) tous les lundis 18H30 à la bourse du travail d’Angers.