Greniers Saint Jean 20/11/2006 |
Le meeting du 20 novembre de la LCR 49 avec Olivier Besancenot a été un incontestable succès numérique. Presque toutes les 520 chaises installées étaient occupées et plusieurs dizaines de personnes sont restées debout au fond la salle. Une douzaine de tables de presse étaient tenues par des partis (LCR bien sûr, Alternative Libertaire) ou des associations (Mouvement de la Paix, AFPS, SDN, Survie, Espaces Marx, Nuits bleues, Agir contre le chômage, Collectif pour l’école publique dans les Mauges, Collectif unitaire antilibéral) qui avaient répondu à l’invitation très large (de LO au PCF) de la LCR 49.
Après une présentation par deux militant(e)s angevins des activités de la LCR 49 et du Collectif contre le tout sécuritaire, Olivier Besancenot a fait un discours évidemment très écouté, où il a vigoureusement dénoncé les effets catastrophiques des politiques libérales tant sur la population que sur l’environnement, et du "tout sécuritaire" prôné par aussi bien par N. Sarkozy que, maheureusement, par la candidate socialiste.
Un débat contradictoire de près d’une heure l’a suivi. La question d’une candidature unitaire à gauche du PS a été évidemment soulevée par plusieurs intervenants, qui ont encouragé la LCR à s’engager pleinement dans les collectifs pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes, afin que la dynamique de cet engagement permette de dépasser les divergences politiques, notamment entre la LCR et le PCF. Olivier Besancenot a affirmé en revanche que tant que l’attitude d’un tel rassemblement par rapport au PS n’était pas clarifiée, il devait maintenir sa candidature. Il a souligné que, pour le PCF en particulier, il n’existait qu’une seule "gauche". Cela signifie que, pour ce parti, l’alliance avec le PS reste un horizon politique alors que c’est exclu pour la LCR. Pour Olivier Besancenot, il est vain de croire ou faire croire que l’on pourra convertir Ségolène Royal à l’anti-libéralisme avant le 1er tour des Présidentielles... Face à la gauche molle qui - en ne remettant pas en cause le capitalisme - ne pourra que décevoir (et ainsi favoriser le retour de la Droite, voire une nouvelle poussée de l’extrême-droite), il faut une gauche radicale indépendante qui impose un autre rapport de forces et donne un débouché politique aux luttes sociales et écologistes. C’est une illusion de penser - comme le PCF regrette pourtant de l’avoir fait pendant la gauche plurielle de Jospin - que l’on pourrait de l’intérieur d’un gouvernement avec le PS infléchir sa politique. Le social-libéralisme y serait nécessairement hégémonique. Et c’est pourquoi la LCR propose que les collectifs unitaires affirment clairement le refus de toute alliance parlementaire ou gouvernementale avec la direction du PS, même dans le cas où - à l’instar de François Hollande - elle prétendrait soudain avoir des vélléités “antilibérales”. Autre chose est de faire front commun dans les luttes, à l’exemple de ce qui s’est passé contre le CPE. Et Olivier Besancenot a regretté que toute la “gauche” ne soit justement pas retrouvée unie pour défendre les salarié(e)s de de Thomé-Genot dans les Ardennes.
D’autres questions ont porté sur les propositions de la LCR. A un intervenant qui regrettait la “négativité” de son discours, Olivier Besancenot lui a rappelé que sa proposition de services publics étendus (dans le secteur de l’eau par exemple, et à l’échelle européenne) était éminemment “positive” ; de même les propositions pour revenir sur la dégradation de la répartition travail/capital dans le partage des richesse produites. Après une autre intervention doutant du travail fourni par les fonctionnaires et voyant en cela une raison de ne pas accepter le mot d’ordre d’interdiction des licenciements (car il n’y aurait plus moyen de contraindre les gens à travailler !), Olivier Besancenot a mis en garde contre les idées reçues encouragées par la Bourgeoisie sur le mode “diviser pour régner” dans un pays qui comporte 80% de salariés : jeunes/vieux, hommes/femmes, actifs/retraités, privé/public, manuels/intellectuels, etc., et a fait le pari que dans une société de plein emploi l’amour du métier s’épanouirait bien mieux que dans une société de contrainte et de concurrence. A un vieux militant d’extrême-gauche pour qui l’abolition du salariat devrait être la revendication principale de la LCR, il a répondu que cette revendication renvoie à un futur qui doit nécessairement être précédé de revendications transitoires et qu’en tout état de cause, elle n’est guère compréhensible par des travailleurs menacés dans leur emploi. Un militant étudiant a interpellé l’orateur sur la position de la LCR vis à vis de la “décroissance” prônée par plusieurs courants écologistes. Ce à quoi Olivier Besancenot a répondu que le débat - très légitime - sur “croissance ou décroissance” devait se poursuivre en prenant en compte la question centrale de la répartition des richesses. Un militant d’AC est aussi intervenu pour évoquer la dégradation de la situation des chômeurs.
Le meeting a dû s’achever un peu après 22h30, car Olivier Besancenot devait rentrer à Paris (commençant tôt le lendemain matin dans une émission radio, et ce alors qu’il continue à travailler à La Poste). Mais pour celles et ceux qui regrettent de ne pas avoir pu intervenir, qu’elles/ils prennent d’ores et déjà rendez-vous pour une autre réunion publique d’Olivier Besancenot, qui devrait avoir lieu à Nantes en mars 2007...
- Battre la Droite et l’extrême-droite !
Construire une Gauche 100% à gauche, anticapitaliste, féministe, antiraciste, écologiste !
Pourquoi la LCR présente un candidat : Licenciements par milliers, attaques contre le code du travail, multiplication des contrats précaires, coups portés contre la sécu et les retraites, stigmatisation des privés d’emploi et démantèlement des services publics. Voilà ce que la Droite fait et promet. Voilà ce que les sociaux-libéraux du PS ne remettent pas en cause, et veulent parfois même aggraver (cf. les déclarations de Ségolène Royal contre la carte scolaire ou les enseignants). Mais après la victoire du « non de gauche » contre le traité constitutionnel européen, après la révolte de la jeunesse des quartiers, après les millions de manifestants contre le CPE, la remise en cause de cette politique doit être portée pendant la campagne présidentielle. Et c’est pour cela que la LCR a décidé de présenter Olivier Besancenot.
L’insécurité n’est pas un « thème de campagne » : Sarkozy rêve de refaire le coup de 2002 : faire oublier que c’est l’insécurité sociale qui engendre l’insécurité civile. Il organise des raids de CRS dans les quartiers ; il réprime les mouvements sociaux en condamnant des militants et des jeunes à la prison ; il cherche des enfants à la sortie des écoles pour les expulser. En réalité, il veut diviser les plus démunis en les faisant se battre les uns contre les autres, Cette politique tape-à-l’œil, imbécile et inhumaine, doit être dénoncée et combattue. Nous ne voulons ni de Le Pen, ni de sa copie conforme...
La LCR pour l’unité anticapitaliste et écologiste : A la LCR, nous ne prétendons pas être les seuls à porter les aspirations anticapitalistes et écologistes. Récemment, des collectifs pour des candidatures antilibérales unitaires se sont constitués, qui s’opposent à cette société d’inégalités et de discriminations. Nous sommes favorables à des candidatures unitaires de la gauche anticapitaliste et antilibérale aux élections de 2007. Il faudra bien que se regroupent tous ceux qui s’opposent au nom de l’anticapitalisme et de l’écologie à cette société d’inégalités et de discriminations, à ce mode de production qui conduit tout droit la planète à la catastrophe, et le plus tôt sera le mieux. Nous savons que le porte parole de la LCR ne peut pas en l’état fédérer cette diversité. Olivier Besancenot est donc prêt à retirer sa candidature pour en soutenir une autre si un accord politique est trouvé entre tous les courants qui n’ont pas renoncé à transformer radicalement la société. Mais pour que cet accord soit trouvé, il faut la garantie absolue que cette candidature unitaire n’aille pas à terme servir de caution à la direction du PS par souci « d’efficacité ». Et la politique passée et actuelle de la direction du PCF, sa participation sans sourciller à un gouvernement qui, de 1997 à 2002, a privatisé plus que ses prédécesseurs de droite, sa prétention à vouloir poursuivre aujourd’hui encore la discussion avec une direction socialiste qui a renoncé à transformer la société, tout ceci constitue encore des obstacles à lever et nécessite des clarifications. C’est pourquoi la LCR poursuit les discussions avec les collectifs (mais aussi tous ceux qui ont mené la bataille du 29 mai, du PC à LO), tout en portant sans attendre la candidature d’Olivier Besancenot.
Une campagne pour la lutte : Alors oui, la LCR est entrée en campagne. Une campagne ouverte qui veut rassembler celles et ceux qui sont en accord avec les idées que nous développons. Nous les appellons à prendre contact avec nous. Le meilleur moyen pour que la politique à laquelle on aspire pèse demain sur les décisions qui seront prises, c’est de lui donner le maximum de poids au premier tour et surtout, surtout, de retrouver le chemin de luttes massives et unitaires.
Visitez le site de campagne d’Olivier :
et son texte introductif :
Et le partage des richesses, c’est pour quand ? par O. Besancenot