L’usine fabrique des emballages pour l’industrie agroalimentaire. La grève a démarré le jour des négociations salariales annuelles obligatoires. Les salariés demandaient le rattrapage du Smic pour une quarantaine de salariés payés illégalement en dessous. Ils étaient en effet payés au taux horaire de 8,03 euros, soit au niveau précédent l’augmentation du Smic de juillet 2006.
Les salariés ont exigé leur dû, ainsi qu’une augmentation générale pour tous. La direction n’a rien voulu entendre et a même fait de la provocation. Elle proposait de parvenir au Smic horaire en reversant au salaire la moitié d’une prime d’équipe. Mais cette prime fixe ne suit pas la hausse du Smic et, en quatre ou cinq ans, le taux horaire aurait été rattrapé et la prime engloutie. Le patron étant dans l’illégalité, les syndicats ont déposé un recours aux prud’hommes, suite aux courriers de l’inspection du travail.
La grève a duré du mardi 27 mars au soir, au vendredi 30 mars au soir, et elle a été suivie par 85 à 90 % des ouvriers de la production. La direction a fini par céder en attribuant le taux horaire du Smic à 8,27 euros avec la garantie que les futures augmentations du Smic (juillet 2007 et 2008) seraient répercutées. Personne ne sera donc plus en dessous du Smic. Vingt centimes ont également été obtenus pour tous au 1er avril et 10 autres à partir du 1er janvier 2008. 0,1 % de la masse salariale sera consacrée aux augmentations catégorielles et une prime de 150 euros sera versée aux salariés qui étaient payés en dessous du Smic, en compensation du préjudice qu’ils ont subi. La prime de productivité a été augmentée de 10 %, passant à 150 euros.