Le mot « licenciement » est en effet adéquat au vu des « promesses » faites par J.L. Borloo dans le cadre de son plan de « cohésion sociale ». Au départ, ces contrats étaient de 2 ans renouvelables et des formations étaient obligatoires. Mais ces contrats de 26h par semaine n’ont été signés que pour 10 mois, aucun budget n’a été alloué pour les formations, aucun renouvellement n’est prévu à ce jour et en juin les « emplois vie scolaire » (EVS) pointeront à nouveau au chômage, retournant ainsi à la case départ. La logique du gouvernement était bien d’alléger les chiffres du chômage. On s’en doutait !
La droite comme la gauche socialiste a toujours (ab)usé des contrats précaires (CES, CEC, Emplois-jeunes...) dans l’Education Nationale. Nous dénonçons vivement ce “traitement social du chômage” qui vise à pourvoir des postes nécessaires au bon fonctionnement des établissements scolaires mais au moindre coût (exonération de charges patronales, primes exceptionnelle de retour à l’emploi, primes forfaitaires non payées...).
Les EVS font un travail nécessaire dans l’Education Nationale : tâches administratives, informatisation des bibliothèques, surveillance des cours de récréation, sorties scolaires, animation, tâches spécifiques pour les élèves handicapés... Après enquête auprès des personnels enseignants et des parents d’élèves, ces emplois remplissent des besoins indispensables à la vie des écoles élémentaires et maternelles. C’est la raison pour laquelle la LCR se prononce pour la pérennisation de ces postes et la titularisation de ces personnels.
Mais les « contrats d’avenir » n’existent pas que dans l’Education Nationale. Des associations, les Hôpitaux, des Structures d’Insertion, des Mairies en emploient. Nous pouvons parler des CAE et AVS employés dans l’Education Nationale mais aussi du CI-RMA, contrat aidé dans le secteur privé, du contrat initiative emploi, etc.
Des milliers de gens sont descendus dans la rue pour protester contre le CPE, mais qu’en est-il des ces contrats précaires ? Ces contrats précarisent des centaines de milliers de gens qui n’aspirent qu’à un travail correctement rémunéré, à plein temps. La communication de ces gouvernements autour de ces contrats a toujours été de permettre à des chômeurs “désocialisés” de “remettre le pied à l’étrier”, de se “lever le matin”. Les mi-temps ou trois quarts temps sont justifiés par le fait de pouvoir mettre en place des formations pour les bénéficiaires de ces contrats. Or, concernant les formations il n’y a pas de budget. En ce qui concerne les recrutements, il apparaît que les personnes employées ne sont pas aussi « désocialisées » que cela : la majorité a le niveau BAC voire plus, ou est jugée apte à être en présence d’enfants. Elle ne demande qu’à se lever le matin pour un travail correctement rémunéré. La notion de fainéantise des chômeurs, d’assistanat est indigne et ne vise qu’à diviser les travailleurs (chômeurs ou pas).
La LCR dénonce ces pratiques qui ne servent qu’à précariser le salariat, à fournir une main d’œuvre pas chère, voire gratuite aux secteurs publics et privés, et à diviser les travailleurs. La LCR revendique un retour au plein emploi, des salaires égaux ou supérieurs à 1500 euros net et un relèvement de 300 euros pour les minimas sociaux.