Bolkestein est revenu... Chirac et nombre de partisans du OUI nous avaient promis sa "disparition dans les poubelles de l’histoire". Relayés par radios et télés, les supermenteurs étaient à l’oeuvre... Résultat : La directive de libéralisation des services, dite proposition Bolkestein, du nom d’un ancien commissaire européen, vient de passer au Parlement européen (avec 61% des voix !!!). Ce vote du Parlement européen vise à effacer le vote du 29 mai.
Une manifestation européenne contre la directive avait pourtant eu lieu à Strasbourg dès le 11 février, qui avait rassemblé de 10 à 15 000 personnes. Le même jour, 40 000 manifestants disaient également Non à Bolkestein à Berlin. Et mardi 14 février, jour où s’ouvrait le débat sur la directive au Parlement, la manifestation de la CES avait elle aussi réuni près de 50 000 personnes à Strasbourg.
Le 16 février, les parlementaires européens ont voté une directive Bolkestein un peu relookée, après un compromis entre le PPE (Droite) et le PSE (Socialistes européens) éliminant la référence explicite au "Principe du pays d’origine". C’est ce qui permet au gouvernement et aux grands médias de nous refaire le coup de "Bolkestein c’est fini !". Mais le nouveau texte reste inacceptable en l’état : il n’intègre pas le principe (opposé) du pays de destination et confie de fait à la très libérale Cour européenne de justice le soin de trancher les litiges ; il concerne nombre de services d’intérêts généraux ; il maintient le principe de libre circulation des services sans que les états membres puissent réellement intervenir pour faire respecter la législation sociale (on le voit déjà avec les ouvriers polonais embauchés sur le chantier de la centrale de Porcheville, sous-payés et surexploités).
Ce projet de directive doit être examiné en juin au Conseil de l’Europe, et il sera probablement durci par la commission. Il faut au contraire en exiger le retrait définitif. Seule une harmonisation par le haut des législations sociales permettra d’avancer sur la voie d’une Europe sociale.
La réunion publique du 22 février a été une première étape dans la "resensibilisation" des consciences angevines par rapport à un danger trop vite oublié. Après une présentation générale, un diaporama décrivit la logique de "dumping social" de la directive et les limites formelles des quelques amendements intégrés par le Parlement. En conclusion de la soirée, la projection d’un film sur l’AGCS a permis aux participants de comprendre dans quel cadre général de libéralisation forcenée s’inscrit la directive européenne sur les services.