Cette situation est en partie le résultat du long travail de destruction sociale entamé par le capitalisme depuis qu’il est en capacité de revenir sur ce qu’il avait dû concéder au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cette régression, tantôt insidieuse, tantôt brutale, renforce les inégalités, détruit les solidarités, conduit à des actes désespérés, des révoltes dans les quartiers populaires aux suicides sur les lieux de travail, ou à la résignation et à un individualisme consumériste morbide.
Mais la victoire de N. Sarkozy est aussi le résultat de la capitulation d’une certaine gauche institutionnelle qui a renoncé à toute perspective globale de transformation sociale et qui n’ambitionne plus que de « gérer » plus ou moins humainement le système capitaliste actuel (qu’elle considère désormais comme un « horizon indépassable »).
Heureusement, il y a des résistances à la mise en coupe réglée des travailleurs de ce pays et de leur environnement. Depuis Décembre 95, avec l’altermondialisme, les mouvement de défense des sans-papiers, les luttes pour le droit au logement, les combats écologistes, les manifestations anti-guerres, les mobilisations de 2003 en défense des retraites, la victoire du non au traité constitutionnel européen, le retrait du CPE et en 2007 la grève des cheminots ou la lutte étudiante contre la loi Pécresse, de multiples luttes sociales et écologiques ont montré que la vraie gauche ne renonce pas.
Il faut maintenant que ces résistances convergent une force politique unitaire capable de représenter une alternative politique, à la hauteur du rejet populaire de l’ensemble des politiques menées depuis plusieurs décennies par les gouvernements de droite, et malheureusement aussi, de gauche. C’est de cette force dont en retour les luttes sociales ont besoin pour être victorieuses durablement.
Il est plus que jamais nécessaire d’avancer vers cette nouvelle force politique avec toutes celles et tous ceux qui partagent cette analyse et en voient la nécessité. Avancer et mettre en place un véritable processus de fondation pour discuter et élaborer ensemble un programme, définir la stratégie et le fonctionnement de ce nouveau parti que - en ce qui concerne la LCR - nous souhaitons anticapitaliste, féministe, internationaliste et écologiste. Un parti pour les luttes et pour une autre société.
L’année 2008 doit être l’année des résistances et de la contre-offensive politique.