C’est une restructuration autoritaire permettant d’accentuer la mise en concurrence des universités, le chantage au financement public et de donner le pouvoir aux fonds privés. Les déclarations de Sarkozy contre les “filières sans débouchés” visent en premier les sciences humaines et la culture. Mais en affirmant qu’il veut doubler les filières professionnelles courtes, il s’attaque plus largement aux filières longues, généralistes ou professionnelles, souhaitées par toujours plus d’étudiants. Sa vision de l’université est strictement utilitariste et à court terme. C’est le vieux programme de la Droite : réduire l’offre de formation, le nombre d’étudiants et les coûts.
Le texte de loi a été un électrochoc pour des syndicats des personnels ou étudiants qui, après le 6 mai, s’étaient englués dans une “concertation” factice avec V. Pécresse. Son rejet par le CNESER (boycotté par la FSU) le 22 juin est un premier pas pour une mobilisation d’ampleur à construire cet été et à la rentrée. Loi votée en juillet, abrogée à l’automne ?
Réactions à l’Université d’Angers
Les premières réactions à l’Université d’Angers sont encourageantes : assemblée générale des personnels de 150 personnes à l’appel de l’intersyndicale FO-FSU-UNSA le 25 juin ; convocation d’AG par les directeurs d’UFR ; réunion des trois conseils convoquée par le président le 3 juillet, à l’occasion de laquelle l’intersyndicale appelle à un rassemblement et déposera une motion condamnant le projet de loi. Ce type de mouvement se produit actuellement dans toutes les universités. Même s’il est douteux que le Gouvernement renonce à faire voter sa loi cet été, cette mobilisation prépare d’ores et déjà la rentrée. Avec les lycéens et les étudiants, cette fois...
VOIR AUSSI la réaction de la LCR après la publication de la version amendée de la loi Sarkozy-Pécresse. Cette dernière mouture recule sur certains points de façon temporaire [sélection à BAC +4], mais en aggrave d’autres [mode d’élection du CA] et surtout ne change rien du fond et des objectifs du texte initial. Le retrait de ce ce texte est la première exigence.