Cortège CGT au niveau de la rocade... |
La première "Journée mondiale sur le travail décent" avait motivé l’appel à manifester partout en France de la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires et l’Unsa. La CGT, la FSU ou Solidaires voulaient y associer les thèmes prioritaires de l’emploi et des salaires. Toutefois, les autres syndicats avait tenu à limiter cet appel au cadre à la fois étroit et vague fixé par la CSI, FO refusant même de s’associer aux manifestations. La CGT et la FSU avaient laissé à leurs sections départementales le soin d’appeler à la grève (comme dans le Maine et Loire). Mais ces appels dispersés et lancés dans la confusion ne pouvaient guère susciter de mobilisations massives, alors que les salariés ont encore en tête l’échec des journées d’action désordonnées et démobilisatrices de l’an passé. Dans ce contexte assez désespérant, les nombres de manifestants en Anjou ou dans le reste du pays n’ont pas été négligeables. Un véritable potentiel de mobilisation existe, qu’il faut évidemment mieux utiliser car, dans une situation de crise financière systémique et de hausse du chômage, une riposte aux capitalistes et à leur fidèle Sarkozy s’avère de jour en jour toujours plus nécessaire.
Les Fonderies de l’Authion restent mobilisées ! |
PARIS - Plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi dans près de 90 villes en France à l’appel unitaire de six syndicats (CGT, CFDT, CGC, FSU, Sud-Solidaires et UNSA), pour défendre les emplois, les salaires, les retraites et les services publics, interpellant le gouvernement sur sa politique dans un contexte de crise économique.
A Paris, 7.200 personnes selon la police, 13.000 selon la CGT, manifestaient en fin d’après-midi entre la place de l’Alma et celle du Trocadéro, où un "meeting-concert" était prévu en début de soirée. Cette journée était organisée dans le cadre d’un appel à la mobilisation mondiale pour le "travail décent" lancé par la Confédération syndicale internationale (CSI).
Les quelques appels à la grève lancés par certains syndicats pour permettre aux salariés de quitter leur poste de travail pour aller défiler n’ont eu, comme prévu, qu’une portée symbolique.
Pour les transports urbains, la RATP faisait état d’un trafic normal sur l’ensemble de son réseau mardi. En province, l’Union des transports publics (UTP) signalait des mouvements de grève diversement suivis dans les réseaux de 21 villes, avec de fortes perturbations constatées uniquement à Douai, Valenciennes et Nice.
A la SNCF, le trafic national était normal et la direction faisait état de quelques perturbations locales sur certains réseaux de TER, notamment deux TER sur trois en circulation au départ et à l’arrivée de Marseille. Dans les airs, la compagnie Air France assurait à la mi-journée que son programme de vols était "normal", après "quelques retards d’une heure" dans la matinée à l’aéroport d’Orly.
A l’Education, où seul les syndicats FSU du second degré avaient lancé un mot d’ordre de grève nationale, le mouvement était suivi par 7,20% des enseignants dans les collèges, 5,34% dans les lycées d’enseignement professionnel et 4,78% dans les lycées d’enseignement général. Par ailleurs, 4,36% des personnels ATOSS (administratifs, techniques et de service) étaient en grève.
Selon le SNES (premier syndicat des collèges et lycées), un enseignant sur trois était en grève mardi dans le second degré. Dans le premier degré, le SNUIpp (premier syndicat d’instituteurs) avait déposé des préavis de grève locaux dans 31 départements, avec 4,95% de grévistes en moyenne selon le ministère. L’organisation syndicale, de son côté, parlait de 20% à 55% de grévistes en fonction des départements.
Dans la rue, c’est Marseille qui a donné le coup d’envoi des manifestations avec entre 3.000 et 10.000 protestataires, selon les sources, entre la Canebière et la préfecture en fin de matinée.
"On a vécu un lundi noir pour les bourses. On vit un mardi rouge sur la Canebière", a lancé Mireille Chiessa, secrétaire départementale CGT. "Ce n’est pas aux salariés de payer cette crise mondiale", a-t-elle insisté. "Si on veut sortir de la récession, il faut activer tous les leviers sociaux, augmenter les salaires. Les caisses ne sont pas vides. L’argent est là, puisqu’on l’injecte par milliards dans les banques".
Ailleurs, mardi après-midi, on comptait entre 3.000 et 6.000 manifestants selon les sources à Nantes, de 3.000 et 4.000 à Toulouse, de 2.600 à 4.600 à Lyon, 1.300 à Angers selon les syndicats, 1.100 à Strasbourg selon la préfecture, entre 900 et 1.500 à Nîmes selon les sources, 800 à plus de 2.000 à Montpellier selon les sources et 700 à 800 à Saint-Nazaire de source syndicale.
A Paris, 13.000 manifestants, selon la CGT, ont défilé en fin d’après-midi de la place de l’Alma au parvis du Trocadéro, derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Travail, salaires, emplois. Solidarité internationale pour un travail décent".
"On vit une crise financière mondiale qui va avoir des répercussions sociales et ça, les politiques n’en parlent pas", a déclaré le secrétaire général de la CFDT François Chérèque avant le départ de la manifestation.
"Union de tous les salariés, de France, d’Europe, de tous les continents !", scandaient les manifestants, postiers, enseignants, cheminots, gaziers et électriciens ou encore agents hospitaliers.
"Ce que nous attendons du gouvernement, c’est que les salariés ne payent pas une nouvelle fois les choix de gestion des entreprises et les décisions des financiers", a déclaré Frédérique Dupont, membre de la direction confédérale de la CGT.
"Les milliards d’euros injectés dans les banques, ils auraient dû être investis dans les emplois et les salaires", a-t-elle ajouté. Dans le cortège, on pouvait lire sur une banderole : "Salaires, emplois, retraites : Pour le progrès social, contre la spéculation".