La production de l’usine Motorola va être arrêtée d’ici 2008. Finis les produits de haute technologie, les régulateurs de vitesse, les calculateurs de moteur, les contrôleurs de direction, les navigateurs électroniques, etc. Fini surtout leur travail pour 330 salarié(e)s. Un premier lot de 40 licencié(e)s est programmé dès septembre 2007. La firme Continental qui, il y a à peine 5 mois, a racheté Motorola a estimé qu’elle avait intérêt à délocaliser entièrement l’ensemble de l’activité. Encore une fois les capitalistes servent la fable de la “concurrence terrible” et de la “pression” toujours plus forte de leurs “clients”. A les entendre, ils n’auraient pas d’autre “choix” que de “délocaliser” la production en Chine et en Roumanie. Et demain la firme ressortira la même fable aux travailleurs chinois ou roumains si elle trouve encore moins cher ailleurs... Piètres justifications de l’insoutenable violence patronale.
Un capitalisme prédateur et mortifère
Le capitalisme mondialisé ne se contente plus de simples profits comme ceux qu’il arrachait jusqu’ici aux travailleurs de Motorola. Dans un système guidé par le profit maximum aux actionnaires, les travailleurs ne sont plus que des mouchoirs jetables, interchangeables et mis en concurrence, et la nature - notre bien commun - peut être lacérée et polluée par le transport incessant de marchandises à travers toute la planète. Dans les pays du nord, les services publics sont attaqués en permanence et les dernières protections dont disposent les salarié(e)s sont peu à peu rognées par les contre-réformes libérales ; dans les pays du sud les capitalistes pillent les ressources naturelles ou imposent un pseudo-développement déséquilibré fondé sur la surexploitation des travailleurs et du milieu naturel. Ce que vivent aujourd’hui les travailleurs de Motorola a déjà été vécu des milliers de fois ailleurs. Mais cette fois, ce sont leurs vies qui sont en jeu. La région angevine est également touchée une nouvelle fois au coeur. Après ACT et ses 660 licenciés en 2002, avec Thomson qui prépare une charrette de 250 personnes, en attendant la fonderie APM et ses 150 travailleurs, ou Valéo qui continue à “délocaliser” par petits bouts...
Nos vies valent plus que leurs profits !
Les licenciements ne sont pas une fatalité. Le danger est que les salarié(e)s restent isolés. Mais les salarié(e)s de Motorola sauront résister s’ils peuvent compter sur une solidarité sans faille des organisations syndicales et politiques et de la population. Un rapport de force doit impérativement être construit qui impose par exemple aux élus locaux ou nationaux de s’engager concrètement. S’il s’avère que Continental a touché des subventions, il faut qu’elle les rembourse. Dans tous les cas, le contrat de travail et le revenu du salarié doivent être garantis. La firme doit assumer les coûts. En fin de compte, contre les patrons licencieurs qui persistent à détruire l’emploi, les pouvoirs publics doivent décider la mise sous tutelle des biens pour protéger l’emploi et l’outil de travail, et favoriser la reprise de la gestion sous le contrôle des collectifs de travailleurs.
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