Ligue Communiste Révolutionnaire 49
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Municipales 2008 à Angers
Quelques positions de la liste 100% à Gauche...
Réponses au Courrier de l’Ouest
2008
Municipales 2008 à Angers - Questions au candidat posées par le journal Le Courrier de l’Ouest et réponses de Martin NIVAULT et de ses colistiers de la Liste 100% à gauche présentée par la LCR avec le soutien de Citoyenneté pour Tous - Motivées et des Alternatifs.

L’économie

-  1/ Comment comptez-vous faire pour favoriser la création d’emploi ?

Au niveau de l’emploi public :

* embauches dans les services de transports en commun de façon à augmenter le nombre de lignes de bus, leurs plages horaires et leur fréquence, en particulier pendant les vacances scolaires (ce sont les plus démunis qui souffrent de la baisse de fréquence à ces périodes, qui ne nous semble pas justifiée du point de vue du service public). L’augmentation des plages horaires des transports après embauches n’est envisageable que dans le cadre d’un accord avec les organisations syndicales et avec des heures de nuit et du dimanche majorées comme il se doit.

* embauches dans les crèches et les haltes-garderies dans le cadre d’un grand service public de la petite enfance, gratuit, géré par les collectivités avec des dotations d’État prenant en compte les disparités entre communes.

* développement d’un service public du 4e âge, en lien avec les collectivités territoriales, afin de contrer la main-mise du privé sur les maisons de retraite.

* embauches des personnels de cantines et de nettoyage scolaires actuellement déléguées à des entreprises privées.

* embauches de personnels salariés dans des centres de santé et de prévention établis dans chaque quartier d’Angers. C’est en effet un moyen de rétablir une certaine égalité dans l’accès aux soins alors que la marchandisation de la Santé s’accentue avec les franchises médicales voulues par la ministre Roselyne Bachelot, que les médecins restent payés à l’acte et que les dépassements d’honoraires sont de plus en plus lourds...

* embauches dans les bibliothèques et musées (dans les bibliothèques par exemple, le besoin immédiat est au moins de 20 postes, de 40 si l’on rapproche la situation angevine de celles des autres grandes villes de l’Ouest).

Au niveau de l’emploi privé :

* embauches dans le secteur du BTP pour la construction massive de logements sociaux de haute qualité environnementale.

* La Ville agira dans toutes les instances où elle est présente pour imposer la création d’emplois stables dans le privé (notamment dans les viviers de précarité que sont la sous-traitance automobile et l’électronique).

-  2/ Comment attirer de nouvelles entreprises sur le territoire de l’agglomération ?

En développant un réseau de services publics (transports, éducation et culture, santé, espaces verts) et en créant ainsi un environnement urbain vivable et vivant.

En s’opposant au Conseil d’Administration de l’université à toutes les réformes universitaires allant vers l’hyperspécialisation des formations ; celle-ci empêchent les étudiants de disposer de larges bases de connaissances permettant une reconversion dans le cadre de la formation continue, d’acquérir des doubles compétences...

En s’opposant à la concurrence entre villes à coups de subventions données à des entreprises qui s’empressent de partir ailleurs (et de licencier) une fois ces subventions encaissées.

-  3/ Quels atouts manquent à Angers pour être incontournable aux yeux d’un investisseur ?

Un réseau de services publics parfaitement développé (transports, éducation et culture, santé) et un environnement urbain agréable.

La circulation et le stationnement

-  4/ Le tracé dans l’hyper-centre continue de faire débat. Faut-il remettre en cause le tracé du tramway. Quelles conséquences cela aurait-il ?

Le tracé du tramway dans l’hyper-centre n’est certainement pas le problème principal. Notre premier sujet d’étonnement est le non-choix prioritaire de Belle-Beille comme terminus de ligne au lieu d’Avrillé. Est-ce en raison des spéculations immobilières possibles sur le plateau des Capucins ? Ou est-ce parce que les édiles PS et UMP ont déjà accepté le déclassement de l’Université d’Angers et de la recherche sur le site de Belle-Beille au profit d’un centre de recherche uniquement appliquée, inséré dans le projet technocratique de « parc du végétal » ? Au regard de ces questions, le tracé exact dans le centre du centre apparaît comme un chiffon rouge que les listes PS-MODEM et UMP-MODEM peuvent agiter pour ne pas parler du seul véritable problème de tracé de la ligne de tramway, l’oubli volontaire et désastreux du pôle de Belle-Beille.

-  5/ Quelle destination pour la deuxième ligne qui partirait de Beaucouzé ?

Dans un premier temps, il est urgent de relier Belle-Beille et l’Université au centre ville et à la première ligne de tramway.

-  6/ Quelles seront les grands axes de votre plan de circulation ?

Nos objectifs en matière de plan de circulation sont :

a) instauration de la gratuité pour l’ensemble des transports en commun urbains pour tous déplacements des habitants.

b) augmentation du nombre de lignes de bus, de leurs plages horaires et de leur fréquence. L’aménagement des bus doit permettre le transport facile de marchandises encombrantes et de vélos. Il en est de même pour le tramway.

c) véritable réseau de pistes cyclables sécurisées dans toute la ville (en parallèle : création d’un service public gratuit de mise à disposition de vélos à l’instar de ce qui a pu se faire à Paris, mais sans recourir au privé).

d) véritables réflexions et actions visant à rapprocher domiciles et lieux de travail ou de consommation. Il faut tout faire pour que les déplacements automobiles ne soient plus nécessaires sur de courtes distances.

e) rétablissement de feux tricolores au niveau des grands ronds-points. En effet, ceux-ci excluent de fait une circulation cycliste qu’il faudrait au contraire encourager.

-  7/ Comment résoudre le problème du stationnement en centre-ville ?

Nous proposons que l’ensemble des transports en commun d’usage quotidien (bus, tramway, train...) deviennent gratuit. Certaines villes (Châteauroux, Compiègne...) ont déjà mis en place cette gratuité. Chaque fois, cela s’est accompagné d’un accroissement massif du nombre d’usagers, d’un gain de temps pour ceux-ci, d’une diminution du tout-voiture et des pollutions qui l’accompagnent. Cela pourra être financé par une augmentation du Versement Transport, taxe versée par les entreprises de plus de 9 salariés installées sur l’agglomération.

Nous sommes pour limiter la circulation et le stationnement en centre-ville au strict usage des riverains et des gens qui travaillent dans cette zone. Le parking du Ralliement doit en particulier être réservé aux riverains et aux salariés de l’hyper-centre, et ses tarifs modulés en fonction des revenus et de la cylindrée des véhicules.

Il faut construire des parkings à la périphérie de la ville avec des navettes gratuites régulières vers le centre.

-  8/ Faut-il couvrir les voies sur berges ? Faut-il réaliser une rocade sud, si oui à quelle échéance ?

Il ne faut rien faire pour faciliter l’usage automobile des voies sur berge. Il faut plutôt combler les trémies, limiter la circulation à deux voies doublées de pistes cyclables sécurisées et installer des feux tricolores au niveau des ponts et des principaux embranchements, ainsi que spécifiquement pour les piétons. Nous sommes également opposés à toute nouvelle rocade ou tout nouvel aspirateur à voitures.

Le commerce

-  9/ Comment encourager le développement des commerces de proximité dans les quartiers ?

En décourageant le commerce à la périphérie, en agissant notamment au niveau de l’agglomération.

-  10/ Etes-vous favorable à l’ouverture des magasins le dimanche ?

Nous y sommes complètement opposés, ainsi qu’à toute ouverture les jours fériés. Nous soutenons les luttes des salariés des magasins pour des salaires décents et dénonçons les bas salaires que le patronat veut pérenniser de façon à forcer les salariés à travailler les dimanches et jours fériés.

-  11/ Quelles grandes enseignes commerciales aimeriez-vous voir s’installer demain à Angers ?

Il y en a déjà un grand nombre...

-  12/ Etes-vous pour la création d’halles alimentaires ? Si oui, où et quand ?

Les marchés en plein air doivent être préservés. Ils donnent de la vie et permettent un mélange de la population, beaucoup plus que des halles fermées. Par ailleurs les produits sont souvent moins chers. D’autre part, les petits producteurs locaux seraient exclus d’une halle, le prix des emplacements étant souvent prohibitifs. Nous sommes pour aider les producteurs bios à vendre leurs produits sur les marchés

-  13/ Etes-vous favorable ou non à des soldes toute l’année ?

Non. Ce n’est pas cela qui compensera la baisse du pouvoir d’achat de la plus grande partie de la population, celle qui n’émarge pas au MEDEF. La restriction des soldes à des périodes déterminées permet au moins de garder à l’esprit une certaine échelle des prix et de faire en conséquence des choix adaptés. Leur extension à toute l’année autoriserait en revanche toutes les manipulations. Concernant le problème du pouvoir d’achat, la LCR se prononce pour une augmentation générale des salaires de 300 euros net par mois.

La sécurité

-  14/ Pensez-vous qu’Angers est une ville sûre ?

L’insécurité est d’abord sociale. Dans certaines industries de sous-traitance automobile ou de l’électronique, la précarité est tellement étendue qu’y parler de sécurité de l’emploi relève d’une triste plaisanterie. A cet égard, Angers ne peut être qualifiée de ville sûre. Il faut donc affirmer les droits à l’emploi, l’éducation, la santé. Concernant la sécurité dans la rue, la dérive sécuritaire est inefficace et provocatrice. Nous demandons la suppression de la BAC (police en civil) dont les méthodes ne sont pas démocratiques, et la fin des contrôles « au faciès » ou anti-jeunes. Nos sommes également pour la dissolution de la police municipale, ainsi que pour le désarmement de l’ensemble des policiers au contact de la population. La lutte contre l’exclusion passe par les services publics (l’école est trop souvent le seul service public dans certains quartiers) et la prévention spécialisée (qui dépend des collectivités territoriales). Les difficultés des parents avec leurs enfants nécessitent enfin la création de lieux d’écoute et de parole. Ce serait une meilleure voie que de les pénaliser par la suppression d’allocations, ou de conditionner l’obtention du RMI au comportement des enfants.

-  15/ Etes-vous favorable à la généralisation des caméras de surveillance dans la ville ?

Nous sommes opposés à tout système de vidéosurveillance dans la ville. Outre le fait qu’il est permis de douter fortement de son efficacité par rapports aux objectifs officiellement affichés (dans tous les pays qui utilisent la vidéosurveillance, la délinquance se déplace là où les caméras sont absentes...), la surveillance permanente des citoyens sans aucun contrôle démocratique par l’Etat, des services municipaux ou des officines privées remet gravement en cause les libertés individuelles. Nous préférons consacrer l’argent de la municipalité à des tâches de prévention.

-  16/ En centre-ville, des usagers et commerçants se plaignent de la présence de bandes de jeunes gens accompagnés souvent de chiens. Quelle est la marge de manœuvre du maire pour répondre aux attentes exprimées ?

La seule présence dans un lieu public de personnes ne saurait constituer un délit. Nous sommes favorables au maintien de toutes les libertés individuelles. En cas de problème, le dialogue doit être privilégié. Nous condamnons également l’initiative prise par la municipalité d’installer des constructions dissuasives dans les lieux habituellement occupé par ces jeunes ; ces méthodes ne sont pas éloignées des répulsifs odorants utilisés par la mairie d’Argenteuil en banlieues parisienne pour expulser les SDF. Pour nous, l’objectif ne doit pas être d’éradiquer la pauvreté du centre-ville pour la cacher dans les périphéries mais bien d’éradiquer la pauvreté tout court.

De même,nous pensons que la commune doit être un lieu accueillant pour tous, y compris pour les gens du voyage, et mettre à leur disposition une aire pourvue de toutes les commodités de salubrité permettant une vie digne, plutôt que de les parquer entre deux rocades à coté de l’usine d’incinération doit être envisagé.

-  17/ La loi anti-tabac provoque du bruit dans la rue la nuit ? Comment l’éviter ?

Nous n’avons pas le sentiment que la loi anti-tabac a provoqué une augmentation mesurable du bruit dans la rue la nuit, sauf peut-être aux abords immédiats de quelques bars de nuit bien localisés. Les problèmes liés aux comportements de certains fêtards jeunes et moins jeunes ne peuvent pas être associés à la loi anti-tabac.

La propreté

-  18/ Angers est-elle une ville propre ?

En la matière, l’appréciation est relative. Il nous semble pourtant que dans le domaine de la collecte des déchets beaucoup de progrès restent à faire.

-  19/ Quelles améliorations sont envisageables ?

Multiplication des points de collecte sélective des déchets. Le centre-ville comme les quartiers périphériques restent sous-équipés. L’embauche de nouveaux personnels est indispensable.

L’urbanisme

-  20/ Que faire de la friche dite « trou de l’Ademe », près du théâtre Le Quai ?

Un espace vert, un espace culturel ou associatif, des logements sociaux à dimension humaine... choix fait en lien avec la population du quartier.

-  21/ Quels grands chantiers prévoyez-vous durant le prochain mandat ?

Construction massive de logements sociaux de haute qualité environnementale. Exiger de l’Etat des prêts en faveur de logements aux loyers accessibles aux revenus modestes et très modestes. La rénovation des logements ne doit pas être accompagnée de hausses de loyer.

La Fiscalité

-  22/ Augmenterez-vous les impôts demain ? Faut-il maintenir une dette zéro à Angers ? Ecartez-vous la création d’un impôt supplémentaire au niveau de l’agglomération ?

Les impôts sont nécessaires au fonctionnement des services publics, et nous ne sommes pas pour qu’ils diminuent globalement. Mais certains s’appliquent indifféremment aux plus pauvres et aux plus riches. Il faut les supprimer (Redevance Télé), les diminuer (TVA, surtout pour les produits de 1e nécessité) ou les indexer sur le revenu (taxe d’habitation). Les taxes foncière et d’habitation ne doivent plus être fondées sur des critères datant de 1970 : il est anormal que les quartiers périphériques restent plus taxés que le centre-ville ! Nous défendons aussi une taxe professionnelle non plafonnée (le plafond actuel profite aux plus gros !), incluant une taxation des actifs financiers et cessant d’être indexée sur la taxe d’habitation.

La Culture

-  23/ L’offre culturelle angevine est-elle suffisamment large ?

Le problème, à Angers, n’est pas l’offre culturelle mais son accessibilité à tous. Les tarifs du Chabada du Quai, ou du Centre des Congrès pourraient être suivant les revenus par le biais des quotients familiaux. Par ailleurs, nous voulons décentraliser la culture dans les quartiers et amplifier le fonctionnement de la MPT monplaisir ou le centre Jean Vilar. Nous pensons que les gens vont plus facilement dans les lieux qu’ils connaissent et de proximité. La culture doit aller vers les gens.

-  24/ Quelle politique mènerez-vous à l’égard des pratiques amateurs ?

La Cerclère et le Chabada sont limités en terme de studio de répétition ou d’enregistrement. Il est possible d’en créer d’autres notamment dans les quartiers périphériques. Les écoles de musique doivent aussi être décentralisées afin de permettre à chacun de trouver des lieux proches de leur habitation.

Le sport et les loisirs

-  25/ Quel équipement fait défaut à Angers ?

Une piscine ludique couverte à l’instar de celle de Saumur ou de Château Gontier

-  26/ Faut-il un nouveau stade de football à Angers ?

La priorité n’est certainement pas là. On peut aussi regretter que certains leaders politiques angevins mettent ce projet de stade au centre du débat pour les municipales, ce qui leur évite de parler des vrais problèmes. Pour nous, il faut d’abord investir dans des logements sociaux de qualité et dans les services publics. Nous pensons également qu’il est préférable de répartir équitablement les subventions sportives et ne pas tout mettre dans le foot. Cependant, on peut critiquer le "naming" (Nom d’une entreprise donnée au stade car financée par celle-ci). Autrefois, on rendait hommage à d’anciens sportifs. Désormais, c’est à des entreprises que l’on rend hommage. Pas exemple, le nouveau stade en construction au Mans portera le nom d’une compagnie d’assurance. A quand des maternelles portant le nom d’une célèbre marque de poupées ou des écoles primaires celle d’une grande compagnie d’édition ? Le "naming" est dans la continuité des dérives du sport business.

-  27/ Les créneaux d’utilisation des salles sont un vrai problème pour les clubs. Quelles solutions proposez-vous ?

Plutôt qu’un nouveau stade, développer et améliorer les structures d’accueil pour la pratique amateur et créer de nouvelles salles adaptées à différents sports afin de rendre accessibles des sports peu répandu.

-  28/ Faut-il toujours subventionner cinq « clubs professionnels » ?

Nous ne sommes pas pour subventionner des clubs « professionnels ». En revanche, nous sommes favorables au développement de la pratique amateur. Par ailleurs, regrouper une même discipline dans un seul club afin de mutualiser les moyens financiers et humains.

La petite enfance

-  29/ Comptez-vous augmenter le nombre de places en crèches ?

Oui. Le nombre de places en crèches et halte-garderies municipales doit augmenter fortement. Nous voulons plus généralement un grand service public de la petite enfance, gratuit, géré par les collectivités avec des dotations d’État prenant en compte les disparités entre communes.

-  30/ Etes-vous favorable à l’entrée des enfants à l’école dès deux ans ? Si oui, comment assurer leur accueil dans de bonnes conditions, notamment l’après-midi ?

Oui. Il faut pour cela embaucher tous les personnels nécessaires mais cela relève du domaine de l’éducation nationale.

-  31/ La ville a-t-elle un rôle pédagogique à jouer dans l’apprentissage de la lecture ?

L’apprentissage de la lecture est une tâche de l’éducation nationale. La municipalité peut aider celle-ci dans cette tâche en remplissant correctement celles qui lui sont confiées (cantines ou nettoyages scolaires, etc.) avec des personnels communaux et sans recourir à des délégations à des entreprises privées et en assurant la construction et l’entretien de locaux accueillants et adaptés.