Il faut empêcher les “franchises médicales” de Mme Bachelot, nouveau pas dans le démantèlement de la sécurité sociale. Il faut rejeter la “TVA sociale” du transfuge Besson, nouveau cadeau aux patrons qui devrait être payé par toute la population. Il faut abroger la réforme des universités, nouvelle étape dans l’asservissement de l’enseignement supérieur et de la recherche aux intérêts à courte vue des patrons. Il faut dénoncer la tromperie du « Grenelle de l’environnement » où les pollueurs feront semblant de devenir vertueux pour mieux continuer à nucléariser ou contaminer (pesticides, OGM...). Il faut bloquer la démolition programmée du code du travail et du CDI exigée par le Medef et Sarkozy...
Et puis, voilà qu’une fois de plus la question des retraites revient sur le tapis ! Fillon, premier ministre oublié, a saisi une occasion de se remettre au centre du débat en annonçant que la réforme des régimes spéciaux était « prête ». Il attend le feu vert de Sarkozy pour « entamer les négociations avec les partenaires sociaux » afin de discuter d’une réforme déjà décidée ! En réalité, Fillon et Sarkozy veulent régler la question des retraites des salariés de la SNCF, de la RATP, d’EDF de GDF ou du secteur minier avant de programmer de nouvelles attaques contre les retraites des salariés du privé comme du public.
Défendre des conquêtes sociales n’est pas une lutte catégorielle, égoïste comme le gouvernement et le Medef ont le cynisme de le laisser entendre. En disant harmoniser les régimes de l’ensemble des salariés, ils veulent abaisser l’ensemble des régimes de retraites. S’ils réussissent à faire passer la remise en cause des régimes spéciaux, ils poursuivront leurs attaques en portant à 41 ou 42 annuités le calcul des retraites et en passant à 61, 62 ou davantage l’âge du droit à la retraite. Les régimes spéciaux comme ceux des mineurs ne sont pas des privilèges, mais bien des acquis légitimes qui devraient être repris, adaptés, dans le bâtiment, dans le transport, dans l’agriculture, dans la restauration, dans les travaux de nuit et à la chaîne, partout où les conditions de travail l’exigent. Défendre les régimes spéciaux, c’est oeuvrer à la défense de l’ensemble des retraites, c’est refuser l’allongement du temps de cotisation comme le recul de l’âge de départ. C’est enfin réaffirmer l’exigence du retour aux 37,5 annuités pour tous.
Loin d’accepter de négocier une réforme inacceptable, tous les salariés doivent se mobiliser pour que leurs directions syndicales contestent le fond de la politique du patronat et du gouvernement et cessent de se prêter à la tromperie d’un « dialogue social » où tout est décidé par avance en fonction des exigences du Medef. Il faut arrêter le syndicalisme à reculons.
Il devrait y avoir sur cette question un large accord de l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauche. Il devrait se construire une large unité pour organiser la mobilisation. Hélas, au lieu de combattre la politique de Sarkozy et du Medef, les dirigeants du PS s’en font les complices. Hollande reprend à son compte le « travailler plus », il accepte même la remise en cause des acquis des régimes spéciaux, à condition que cela soit fait sans brutalité... Voilà où est la force de Sarkozy : la passivité des directions syndicales et la complicité du PS.
C’est pourquoi la LCR appelle à la constitution d’un parti qui regroupe tous ceux qui veulent préparer un mouvement d’ensemble pour faire échec à la politique de Sarkozy.
Sarkozy défend les intérêts des gros actionnaires, des possédants et des riches qui depuis 30 ans ne cessent de s’accaparer une part toujours plus grande des richesses produites. Contre lui, il faut une véritable opposition, fidèle aux intérêts des travailleurs et des classes populaires, qui ne craigne pas de contester le droit des patrons et des financiers à diriger la société, leur dictature, et qui défende le droit démocratique de la population à contrôler la marche de l’économie et de l’Etat. C’est ce pourquoi luttent les militantes et militants de la LCR.