La Manche Libre - 3 décembre 2006
“Ségolène Royal est pour l’EPR” (Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg, sur Radio Manche)
Extrait :
Interrogé sur la position officielle du PS au sujet du réacteur nucléaire EPR, M. Cazeneuve a rappelé qu’il ne serait pas le candidat de son parti si ce dernier devait ne pas soutenir sa construction. Selon lui, “Mme Royal a de toute façon un discours extrêmement clair sur le sujet : elle dit qu’il n’y a pas de raison de sortir du nucléaire et qu’elle n’entend pas remettre en cause le programme EPR”. Toutefois, nuance importante pour M. Cazeneuve, l’EPR à Flamanville ne veut pas dire qu’il sera généralisé sur l’ensemble du territoire. “Il faut d’abord que nous ayons un prototype à Flamanville pour voir comment il fonctionne.” Ce qui induit pour le maire de Cherbourg un “gel de la généralisation de ce réacteur dans l’attente de des résultats de l’expérience de Flamanville” et une opportunité pour “diversifier” par ailleurs les sources de productions.
Autre sujet proche de l’EPR, celui des couloirs de lignes à très hautes tension (THT), Bernard Cazeneuve est-il pour l’enfouissement des lignes ? Réponse : “Tout le monde est pour l’enfouissement des lignes THT à partir du moment ou c’est possible et financièrement jouable. J’ai cru comprendre que ce n’était pas le cas partout, sur la totalité du tracé d’une ligne. Ce que je souhaite, c’est que l’on fasse sur ce sujet le contraire de ce qui a été fait pour l’EPR. On a décidé de mettre en place un réacteur avant que ne soit organisé le débat public. Sur les lignes THT, il ne faut pas donner le sentiment que le débat public est un gadget. Il faut que la concertation soit la plus large possible”.
2/ édition de Saint Lô :
En page 1 sous le gros titre “La THT refusée” et une photo montrant un bureau de vote, on lit :
Marchésieux rejette, par un vote massif, le passage de la ligne THT.
“Le couloir de lignes à très haute tension ne passera pas par Marchésieux !” Ainsi en a décidé, dimanche dernier, la population de cette commune située entre Saint-Lô et Périers lors d’un scrutin organisé par la municipalité. 97 % des votants se sont déclarés opposés à voir passer la THT au-dessus de leur tête comme ils en sont menacés. Et ils descendront dans la rue s’il le faut pour empêcher toute nouvelle construction dans un secteur qui accueille déjà un premier couloir de transport d’électricité provenant de la centrale de Flamanville. Ils savent de quoi ils parlent ! A un an des décisions sur le tracé définitif d’une nouvelle balafre dans le paysage manchois, la mobilisation enfle contre la politique du fait accompli imposée par EDF et l’Etat. Le nombre grandissant d’opposants de tous bords à ce projet de lignes aériennes au bénéfice de la Bretagne et des Pays de Loire devrait pourtant pousser les décideurs à revoir leur copie.Si le département de la Manche a accepté l’implantation de l’EPR, ce n’est pas pour que son environnement soit saccagé du nord au sud. Ce n’est pas pour que les Normands subissent de nouvelles nuisances visuelles et sonores ni des menaces pour leur santé. La solution - c’est possible techniquement - passe par l’enfouissement de ces lignes comme cela se pratique dans d’autres pays. L’Etat et l’EDF doivent cesser leur attitude méprisante à ce sujet.
Un article plus développé est également en page 2 de la même édition.
(*) Relevons tout de même la réponse interrogative que Ségolène Royal avait faite au Réseau Sortir du Nucléaire dans une lettre du 13 novembre :
« Je déplore que la construction de l’EPR ait été décidée dans la précipitation et sans aucun débat démocratique préalable. Les enjeux n’ont pas été correctement analysés et discutés. Ainsi l’EPR correspond-il, en l’état actuel du parc nucléaire français, à un vrai besoin ? En outre, ce choix obère une partie des crédits dédiés à la recherche sur le traitement des déchets, sur les installations de la quatrième génération et sur les énergies renouvelables. On voit que c’est l’ensemble des enjeux énergétiques et des options qui devra être remis à plat. »