Nos exigences ont une caractéristique commune : elles ne se satisfont pas de l’ordre économique et social que nous imposent les capitalistes et qu’ont toujours respecté les gouvernements de gauche qui prétendaient transformer la vie de la population laborieuse. Elles sont pourtant à la mesure des changements politiques et sociaux qui doivent intervenir pour que notre vie et nos conditions de travail ne suivent plus la pente de la précarité et de l’injustice sociale.
Depuis un siècle, les coups d’arrêts aux politiques libérales, les grands acquis pour les travailleurs ont été imposés grâce à l’action collective, aux grands mouvements sociaux qui ont rassemblé nos aînés. Ces mouvements n’ont pas hésité à remettre en cause les cadres institutionnels d’un Etat façonné par la bourgeoisie pour le respect de la propriété privée des moyens de production.
Les salariés, ceux qui vivent de leur travail, n’ont jamais été aussi nombreux, en France comme en Europe. Il n’y a donc aucune fatalité à ce que nous subissions toutes les remises en cause des droits sociaux mis en oeuvre pour le seul intérêt d’une minorité capitaliste.
Nous savons qu’aucun gouvernement n’aura la force de changer le cours des choses s’il respecte les frontières dictées par le MEDEF et s’il ne s’appuie pas sur la mobilisation des salariés, des chômeurs et de la jeunesse. C’est celle-ci qui permettra un réel changement social.
Beaucoup de déclarations ont lieu actuellement sur les suites politiques à donner au non populaire du 29 mai comme aux puissantes mobilisations du 10 mars et du 4 octobre. La LCR est partie prenante de tous ces débats.
Un réel espoir s’est levé à cette occasion, et beaucoup craignent qu’il ne soit brisé dans des logiques d’appareils ou d’intérêts boutiquiers. Nous pouvons tous et toutes ensemble construire une alternative politique qui rompe avec le libéralisme et les intérêts capitalistes. Le vote du 29 mai a exprimé cette volonté et appelle une réponse à cette attente, à cette aspiration que l’unité réalisée se poursuive pour arrêter le bras du libéralisme et en même temps trace une voie qui ne mène pas aux désillusions passées. Mais pour cela, il ne faut pas seulement s’opposer à la droite, il faut rompre avec la politique menée par la gauche en France et en Europe. C’est pourquoi la LCR ne sera jamais partie prenante d’une quelconque alliance électorale qui suivrait ces ornières. Nous devons au contraire nous atteler tous ensemble à construire une gauche qui soit aussi fidèle aux intérêts des salariés que la droite l’est à ceux des patrons.
La LCR veut avancer dans ce sens avec ces propositions. Pour qu’elles puissent s’imposer dans la gauche, nous voulons construire, avec tous ceux, et toutes celles qui partagent ces mêmes objectifs une force politique qui prenne cette tâche en mains et ne serve pas de béquille à la gauche social-libérale. C’est la construction de cette force anticapitaliste que nous proposons à tous ceux et celles avec qui nous menons les combats quotidiens dans les entreprises, les quartiers, les localités. Nous nous adressons évidemment aux militants syndicalistes à ceux des associations du mouvement social et à nos camarades du PCF, de Lutte ouvrière, du Parti socialiste et des Verts, des mouvements libertaires.
Nous devons prendre le chemin d’une réelle alternative qui rompe avec le cadre institutionnel du capitalisme et s’appuie sur les mobilisations pour instaurer le contrôle de la population sur la marche de la société et des entreprises. L’enjeu est de taille, chacun le sait.
Le combat contre le gouvernement de droite ne peut amener à un changement dans notre vie quotidienne que si nous préparons tous ensemble un mouvement d’ensemble pour imposer ces exigences.